A corps et à cris
Hiver 2009, galerie Kérozène, Montréal.
Souffrant de la moindre réduction du champ d’exploration, je ne travaille pas à partir d’idées. Un thème m’inspirera des poses devant la caméra. Bien des mutants sont devenus des porteurs et vice versa. Et bien des thèmes sont apparus alors que j’en explorais un autre.
J’attaque l’image, improvise, cherche à tâtons, tourne en rond, tente de mettre le doigt sur ce que je peux bien vouloir. Le corps humain me fascine. L’image de la chair est un élément de base extraordinaire en ce qu’il est capable de rendre l’esprit. Le corps est plus qu’une enveloppe. Il est une sorte de savante cloison entre l’esprit et tout le reste.
Je suis à la recherche de l’image qui parle, du corps humain qui parle et qui, au bout du compte, s’écarte de l’expérience visuelle qu’on en a. Cette image peut être celle d’un corps avec un minimum de modifications, ou un maximum, parce que je procède tantôt par soustraction, tantôt par addition, tout comme je me promène d’une extrême à l’autre, entre violence et douceur, fragilité et force.
Mes images semblent pouvoir toucher différemment. Mais souvent elles provoquent inconfort et malaise. J’attribue cela au fait que je remets en question le corps, son image, comme j’aimerais remettre en question toute règle afin de repousser les limites. Je le fais par une exploration parfois méthodique, parfois intuitive. Comme dans un rêve, tout peut arriver et surtout, tout a sa raison d’être, cachée.
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